Cette ( petite ) f.a.q. est composée de questions qui m’ont été envoyées par courrier électronique. N’hésitez pas à faire de même !
1. Développement N/B, quel matériel
?
2. La profondeur de champ en question
3. Vivre de la photo ?
4. Agfa et T-Max, grain fin…
« Quel matériel pour développer les films en Noir et Blanc ? »
Il faut te procurer :
- un local où l'on obtient le NOIR COMPLET. Pour t'en assurer,
reste dedans 20 minutes et ouvre bien les yeux.
- Une cuve à developpement et ses spires ( chez JOBO, par exemple
).
Prends autant de spires que peut en contenir ta cuve, comme ça,
tu pourras développer en même temps plusieurs pelloches.
- des bocaux accordéons, qui permettent de conserver les produits
sans que l'air ne les oxydent. Il en faut 3, un pour le révélateur,
un pour le bain d'arrêt et un pour le fixateur ( rappelle-toi bien
des couleurs des bouchons, pour ne pas « révéler »
un film au fixateur ) .
- un thermomètre, qui couvre +15 à +30 °C au minimum.
- Une éprouvette à doser, capacité maximale =
celle de ta cuve.
-Les produits : Révélateur, fixateur et bain d'arrêt.
Le révélateur, prends de l'ID11 Ilford en poudre, vraiment
pas cher et universel ( ou Kodak D-76, c'est le même, exactement
). Pour développer du T-Max au mieux, il faut le révélateur
T-Max, qui est cher. Mais tu obtiens quand même de bons résultats
avec de l'ID-11. Pour le fixateur, ilford Hypam, liquide à diluer.
Incontournable. Le bain d'arrêt doit être une solution légèrement
acide pour stopper l'action du révélateur. Devinette :
quel est l'acide que l'on trouve partout pour que dalle ? Le vinaigre
d'alcool blanc ( acide acétique ) à diluer 1+4.
Tu prends du vinaigre cristal 6°, c'est nickel. Et on n'achète
pas le bain d'arrêt spécial Ilford vachement cher et dangereux
à manipuler.
- un minuteur précis. Si tu peux mégoter sur des trucs
( comme les bocaux spéciaux, mais au final on s'y retrouve parce
que les produits se conservent plus longtemps ), trouve toi un minuteur
digital correct, avec réglage minutes secondes et bip à la
fin. C'est indispensable, si tu ne veux pas avoir les mains prises pour
écouter le tic tac de ta swatch.
- Des pinces à linge, lestées avec de la pâtam'
pour celles du bas.
- des pochettes "cristal".
Au fait, fais un dernier rinçage avec de l'eau déminéralisée pour éviter les dépôts calcaires sur le film. Essaie de trouver un bon couple film révelateur et de t'y tenir, tu auras des résultats bons et réguliers. Je te conseille Ilford, c'est facile à trouver ( FP4 et HP5 + ID11).
Autre chose, lis intégralement toutes les notices des produits
que tu achètes, des films, et surtout, procures-toi le livret Ilford
"Noir et Blanc" édité chaque année et gratuit chez
les bons photographes qui vendent des produits labo. Sinon "Réponses
photo" a sorti un spécial labo il y a quelques temps, il
était bien foutu et bien illustré. Il y a aussi le "dictionnaire
Larrousse de la photo", assez ancien mais très complet.
Voilà, amuse-toi bien et souviens toi que le développement
d'un film, c'est très facile mais cela doit être TRES PRECIS.
La profondeur de champ en question
« Je me pose simplement une question: est-ce normal qu'on ne
voit pas de différence dans le viseur (pourtant un réflex
permet de voir exactement ce qu'on prend en photo, non?) lorsqu'on change
d'ouverture du diaphragme (pour modifier la profondeur de champ) ?
Je pense que le diaphragme ne se ferme que lors de la prise de vue, et
donc c'est normal que l'on ne voit pas de changement dans le viseur...
Mais cela me paraît quand-même curieux... Cela signifie-t-il
qu'il faille décider de l'ouverture du diaphragme "au jugé"
en espérant que la profondeur de champ corresponde au résultat
escompté?
Merci de répondre à cette question qui peut peut-être
sembler stupide...(??!) »
Pas du tout, c'est une excellente question, et je te remercie
de l'avoir posée ;-)
Tu as raison, lors de la visée, le diaphragme est à pleine
ouverture, afin de rendre la visée la plus claire possible.
Et effectivement, il faut décider de l'ouverture "au jugé"...
( sauf sur les reflex anciens, qui possèdent un levier "testeur
de profondeur de champ", qui ferme le diaph à sa valeur de travail,
mais qui obscurcit tellement le
viseur que c'en est dur de décider )
Heureusement, ce n'est pas toujours si acrobatique que ça...
Généralement, soit on veut une faible profondeur, pour un
portrait, par exemple, et on choisira le diaph le plus ouvert possible
( f:1.8, f:2, f:2.8 ), en réduisant le temps d'expo, soit, pour
un "paysage", on cherche à obtenir une grande profondeur de champ
et à ce moment, on ferme au maxi, ( f:11, f:16, f:22 ) et l'on rallonge
le temps. C'est assez empirique, mais en pratique,
ça résout 80% des situations… Pour un contrôle
plus précis, tu as l'échelle de profondeur de champ gravée
sur l'objectif ( quoique, je me demande si elle est toujours présente
sur des appareils récents...) Elle indique, pour chaque ouverture
du diaph, la fourchette de distance pour laquelle la netteté sera
faite, par un report sur la bague de distance. C'est assez difficile à
se représenter comme ça, je t'invite à aller voir
ma page sur les objectifs, tu peux voir l'échelle de profondeur
de champ "en vrai" ( http://perso.club-internet.fr/aleske/objectif.html
). Il existe une solution "moderne" de contrôle de la profondeur
de champ, présente sur de plus en plus d'appareils : cela consiste
en un mode spécial, où tu fais d'abord une première
mise au point (autofocus) sur la limite la plus éloignée
de la profondeur de champ souhaitée, une autre sur la limite la
plus proche et c'est l'appareil qui te donne le couple diaph/vitesse qui
correspond à la zone de netteté que tu cherches. Ya plus
rien à faire...
« Je voudrais faire de mon amateurisme du professionalisme
monayable mais je ne suis pas sûr de la valeur des formations. Peut-être
aurais-tu un conseil supplémentaire à me donner là-dessus
ou en tout cas sur la voie à suivre ? »
En ce qui concerne la photo en tant que métier, je dois t'avouer que l'idée m'a tentée un moment. J'ai rencontré des photographes professionnels dans la ville où je réside. Sans que je puisse parler en tant que spécialiste du domaine, il m’a semblé que l’on peut les classer en trois catégories, en caricaturant :
- ceux qui vivent bien ou assez bien de la photographie, en travaillant
sur commande. Ceux là ont abandonné toute recherche photographique
personnelle. La photo, c'est déjà le boulot.
- ceux qui vivent pas mal, avec un job photo alimentaire, par exemple,
photographe pour un magazine spécialisé, ce qui permet de
financer des recherches photographiques plus ambitieuses.
- ceux qui vivotent, en n'acceptant de commandes que de sujet correspondant
à leur thème de recherche personnelle.
Tout dépend de ce que tu veux faire de la photographie. Un moyen
de t'exprimer ? Ne rêves pas, pour l'instant, personne ne paiera
tes œuvres. Cependant, en te démerdant, tu peux décrocher
des financements pour des expos ( MJC, Centre Sociaux, Services culturels
municipaux, galeries municipales... ). Ce qui permet déjà
de se faire connaître dans sa propre ville.
Si tu veux gagner de l'argent tout de suite, un seul moyen : passe
ton CAP de photo, rentre en apprentissage chez un photographe indépendant,
et à toi les joies de la photo de mariage, la photo scolaire, le
minilab et les tirages en 1 heure.
En ce qui concerne les écoles de photo, deux voies, la royale
: école de photographie d'Arles, publique, gratuite, admission sur
dossier ( béton !).
La "pavée de mauvaises intentions " : école de photo
privée, ou le pire côtoie le meilleur. Voir d'anciens élèves.
Pour une formation plus "light" : fréquenter les clubs photos
de quartier, de village. Avantages : accès à du matériel
souvent de qualité professionnelle ( labo N/B, couleur, studio ...
)
formation technique pointue, des passionnés qui ne comptent
pas leur temps pour apprendre aux nouveaux. Cotisation abordable.
Inconvénients :
Le royaume de la "belle photo", genre "on dirait une carte postale".
Amis des couchers de solail, du David Hamilton revisité terroir,
bonjour.
Autre solution : les cours photos des MJC. Généralement, un matériel décent, parfois top. Cotisation plus chère, dépend souvent de ton imposition. Il est utile de rencontrer le formateur avant, pour juger de ses capacités pédagogiques... Un excellent photographe n'est par pour autant un bon professeur.
En ce qui me concerne, j'ai appris grâce au garagiste de mon village, qui m' enseigné l'art du développement et du tirage en noir et blanc, j'ai fréquenté le club photo local, dont il était membre ( moyenne d'âge : 65 ans ) puis je me suis inscrit à des cours dans une MJC. Nettement plus orientés vers la démarche photographique plus que sur la technique.
( NDLA : ceci n’est que ma propre expérience, je vous invite à me faire partager les vôtres )
« Pensez-vous qu'on puisse développer de l'APX 25 Agfa
dans un révélateur grain fin comme le Tmax (que j'utilise
en ce moment), tout en conservant le rendu optimal de ce film ? Je n'ai
pas essayé, mais je préfère poser la question avant
d'acheter des produits dédiés Agfa. »
A priori, le révélateur T-Max donne de bons résultats
avec les films T-Max, qui, pour donner le meilleurs d'eux mêmes,
nécessite ce type particulier de révélateur.
En ce qui concerne l'APX 25, j'en ai utlisé avec la chimie ultra
classique ID-11( Ilford ) ou D-76 ( Kodak ), de toutes façon c'est
la même chose. Ca a donné de bons résultats. Mais avec
du T-Max ... Aucune
idée. De toutes façon, il faut s'efforcer de peu varier
les couples film/révélateurs, ce qui permet de se forger
des références solides. Quand on trouve quelque chose qui
marche bien et régulièrement, on le garde, et on évite
d'innover pour des bobines qui valent le coup... Voilà, une réponse
en demi-teinte, puisque je n'ai pas eu l'occasion de marier APX 25 et T-Max.
Pour le grain le plus fin jamais observé sur un 25 ISO , utiliser
du Technical Pan 25 Kodak et son révélateur dédié.
Cela est cher, nécessite des précautions de développement,
mais à vous l'aggrandisseur en bout de colonne... Si vos négatifs
le supportent !